mercredi 7 décembre 2016

Tiraillée entre l'envie de reprendre le travail ou profiter de mes Nenettes jusqu'à la fin de mon congé parental ?

Au début de l'histoire, il y a une maman qui a eu beaucoup de difficultés à reprendre son travail après la naissance de son 1er enfant ; non pas parce qu'elle était feignante ou qu'elle avait perdu en compétences, non pas parce qu'elle était fatiguée (quoique...) ou moins intelligente, mais le monde du travail s'avère parfois impitoyable ! Cette maman a surtout mal vécu d'être éloignée de son bébé, cette maman a aussi mal vécu les les mensonges mal expliqués de son employeur "vous n'avez pas 3 ans dans votre poste" ...euh...ben si justement... "non vous avez eu un enfant entre temps... et vous avez changé d'agence entre temps" ...oui mais à votre demande !! "ah mais je suis désolée il y a des règles !"
Alors, sans avoir gain de cause, elle a espéré un nouveau bébé et cette fois le choix était fait : cette maman profiterait de ses enfants à la maison.
Comme une prière prononcée un peu trop fort, le 1er enfant n'avait pas soufflé sa 1ère bougie, qu'une nouvelle graine de bébé venait d'être plantée.
Il n'était pas question de causer du tord à  son employeur et les choses ont d'ailleurs tout de suite été posées : cette maman était d'accord pour raccourcir son congé parental si l'opportunité qui se présentait était suffisamment alléchante ! Proche de chez elle (euh non plus de 15km n'est pas une opportunité suffisamment alléchante !), un temps partiel (le rêve : un temps partiel le mercredi avec mes enfants !! oui parce que le temps partiel n'est pas incompatible avec la vie professionnelle, si ?), une promotion ou une augmentation ? je ne manque pas d'idées !
 Cette maman vous l'aurez compris, c'est moi Dumilie !
Sachez tout d'abord que depuis 1er janvier 2015, la réforme du congé parental est entrée en vigueur pour mieux "répartir les responsabilités au sein des couples". Pour ce qui me concerne et sachant que j'avais déjà un enfant au sein de notre foyer au moment de la naissance, la durée du congé parental modifié est de 24 mois maximum par parent jusqu’au troisième anniversaire de l'enfant. Pas de changement du côté du montant de la prestation (chiffres au 1er janvier 2015) : 390,52 euros par mois en cas de cessation totale d'activité, 252,46 euros pour une durée de travail inférieure ou égale à un mi-temps et 145,53 euros pour une durée du travail comprise entre 50 % et 80 %. Soyez assurés que je me suis investie dans une bataille politique contre cette modification que je trouve injuste quand on sait que l'entrée à l'école est prévue l'année des 3 ans de l'enfant et que la pénurie des modes de garde fait qu'aucun (ou presque) établissement scolaire n'est capable d'accueillir votre enfant avant ses 3 ans. Mais que ce soit du côté de notre député ou de celui de notre sénateur, lui-même en charge des affaires sociales au Palais du Luxembourg, les débats étaient déjà trop avancés et la modification a été votée ! Ne restait plus qu'à espérer que notre 2ème bébé naisse avant la nouvelle année ; et là aussi nous avons donné de notre personne, tant et si bien que Bébé Jeanne est arrivée le 30 décembre, c'est-à-dire que j'ai le droit à un congé parental jusqu'au dernier jour du mois précédent le 3ème anniversaire de bébé, rien que pour moi, pas besoin de partager avec papa ; soit le 30 novembre 2017 au plus tard, il me faudra reprendre le chemin de l'école...euh du travail! 

À de nombreuses reprises, il m'est arrivé de demander à mon mari de surveiller les offres d'emplois, à de nombreuses reprises j'ai déjà rencontré la Direction des Ressources Humaines pour faire valoir mon envie de quitter ma maison, de reprendre une vie sociale, d'avoir des conversations d'adultes, des réflexions élaborées... mais les divergences sont encore grandes : aucun aménagement du temps de travail n'est prévu, aucun temps partiel ne me sera accordé, aucun poste en réseau spécialisé (d'ailleurs quand ça l'arrange, mon contact à la DRH préfère appeler cela "le siège" comme pour le dénigrer ; pas qu'un portefeuille de clients me dérange, c'est juste que les horaires ne me sont pas adaptés !), aucune discussion possible avec un  employeur et des horaires atypiques communs au papa et à la maman, aucune écoute apportée aux modes de garde si compliqués à trouver sur des horaires imposés (notez-bien qu'une nounou m'a proposé de garder mes enfants si et seulement si je les avais récupérés à 17h maximum -quand tu quittes à 18h, c'est sans compter les impondérables et le temps du trajet du retour!!). Et si je souhaite avoir le temps de trajet le plus court possible, il me faudra faire l'effort d'accepter une carrière dénuée de progression, d'intérêts et de toute réflexion cérébrale...! 

Ou alors je peux rester encore un petit peu à la maison avec mes Nénettes dont le seul sujet de préoccupation est de savoir si elles auront le droit de regarder la télévision après la sieste et de crier le plus fort possible pour avoir gain de cause auprès de Maman à savoir qui jouera le plus ou tout de suite avec la poussette Peppa Pig qui a une roue en moins (je précise qu'elles ont aussi des jouets en bon état de fonctionnement et notamment des poussettes convertibles avec nacelle intégrée mais qui ne génèrent pas le même engouement...???). J'avoue que depuis que ma grande a intégré l'école et que je me suis lancée dans cette aventure du blog, les conversations sont un peu plus élaborées mais je confie volontiers avoir eu des moments très difficiles, ayant parfois passé ma journée entière à briquer ma maison et découvrir un accident en plein apprentissage de la propreté, il y a de quoi pleurer ! Ce n'est pas de l'ennui, non ce n'est pas cela car tes mains sont occupées à repasser, mais ta tête, elle, réclame de fonctionner un peu plus vite ; alors tu rumines, tu extrapoles, tu te trouves des excuses... À plus forte raison lorsque vous entendez en face ou dans votre dos, "le matin repos, le midi glandage, l'après-midi sieste, le soir feignasse et la nuit en mode larve" et  d'autant plus quand ces réflexions viennent des gens les plus proches, vous rentrez dans une spirale paranoïaque (ou pas d'ailleurs) car vous savez ce que pensent les gens, les hommes qui ne comprennent pas comment on peut rester toute la journée à la maison à s'occuper des enfants "et tu t'ennuies pas ?" Ah si si j'ai même le temps de m'ennuyer, et les femmes, jalouses sans doute, qui jugent vos moindres petites erreurs, (oui parce que c'est bien connu, quand on est à la maison, on est infaillible!)

Alors j'aimerais faire passer un message : 
- à ces Messieurs les politiques, si vous avez besoin d'idées je suis là, pas fermée à une carrière politique !
- à mes responsables, anciens responsables, futurs responsables, je suis toujours plus motivée, toujours aussi hyper-active, prête à faire bouger les montagnes, à vous prouver que vous avez raison de continuer à me faire confiance.
- à mes collègues et amis, vous me manquez
- à A. n'oubliez pas "Il faut être enthousiaste de son métier pour y exceller. [Denis Diderot]
- et à mes filles : je vous aime !

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